L’Ut4M Oisans 40 est la 2nde étape de l’Ut4M challenge. Après l’Ut4M Vercors 40, j’enchaîne une autre course de trail running qui va me permettre de prendre de l’expérience. En effet, je souhaite me confronter à l’enchainement d’une deuxième course de longue durée afin de voir comment je peux réagir avec une simple nuit de récup. Vais-je pouvoir repartir dans de bonnes conditions?
Comment bien enchaîner 2 courses sur 2 jours
A nouveau, Je passe la nuit très proche de la ligne de départ (à 200m). Le van est vraiment un support logistique remarquable. C’est un soucis en moins à gérer.
Afin de partir à nouveau dans de bonnes conditions, j’ai pris le soin:
- de reconstituer mes stocks d’énergie (glycogène)
- d’apporter des protéines pour optimiser la récupération musculaire
- de m’hydrater (Saint-Yorre)
- et enfin du compex avant d’aller au dodo. Le jour vient à peine de se coucher.
Un départ en décalé de celui de l’UT4M challenge
Le matin de la course, le réveil se fait vers 06:00. J’ai bien dormi. L’esprit léger, je me dirige vers la ligne de départ vers 06:45.
Le speaker fait une énième annonce pour un contrôle des sacs. Je ne le sais pas encore, mais il fait froid et humide sur les hauteurs. Il y aura du vent.
Je fais connaissance avec quelques coureurs; dont une coureuse auvergnate en sandales 👍.
J’apprendrai plus tard qu’elle finira la course 1 heure avant moi 👏.
Afin de fluidifier la course, les organisateurs décident de faire partir les coureurs du challenge à 07:00. Les coureurs qui ne font que la course du massif de l’Oisans partiront à 07:30. J’en fait partie.
En fait, il y a un passage étroit juste quelques centaines de mètres après le départ qui crée un embouteillage.
Je décide donc de mettre du rythme afin de ne pas me retrouver coincer et je m’en sors plutôt bien. Ensuite, je me bride afin de ne pas me retrouver dans une situation où je ne pourrai pas gérer la fin de course. En effet, la fin est une longue descente comme seules les courses de montagne savent nous les offrir. Je ne me promène pas non plus; c’est quand même une course 😬.
En montagne : De bonnes cuisses, ça aide
Je m’emploie à courir dès que c’est roulant (les fondamentaux du light feet running pour m’économiser). Je redoute les descentes. Mon manque de force musculaire mis en évidence cet hiver ne me donne pas confiance. La montagne requit des qualités musculaires spécifiques. Le travail est en cours sur ce point. Ce n’est pas encore ça mais je compte y apporter un soin particulier sur la prochaine saison.
Un trail : c’est aussi des rencontres
J’arrive au premier ravito de Laffrey en 2h25 (K14): Ma chérie est présente. Je ne l’attendais pas sur ce premier. Et ça fait plaisir. Je m’hydrate bien et prends des forces. Dawa Dachhiri Sherpa est bénévole. Il m’adresse quelques mots d’encouragement. Je sens une gentillesse naturelle. Malgré cela, je manque d’être impoli tellement je suis dans ma course.
L’énergie est là mais les jambes ont du mal à se libérer. Le temps est gris mais cela ne gêne pas la course. Je repars et le moral est au beau fixe. J’ai du mal à trouver des repères autour de moi. Quels coureurs suivre? Un bon nombre me dépasse. J’ai déjà une journée de course dans les pattes; mais ce n’est pas le cas pour tous. Il y a bien Alexis qui a aussi fait le Vercors la veille mais il a réussi à prendre le large; bien meilleur grimpeur que moi 😬. Je fais donc sans. Je fais ce bout de parcours avec un expat qui vit dans le Colorado. Bien entendu, on parle de sa vie là-bas dans un cadre que j’apprécie. Ses soucis aux genoux l’empêche de mettre du rythme en descente. Je poursuis donc ma route.
La montagne : un milieu qui peut être hostile
J’atteins le 2nd ravito de La Morte en 4h30 (K25 à mi parcours). On est dans la brume. A nouveau, je prends le temps de me ravitailler. Il est midi. J’ai faim. Je me sers en charcuterie et en TUC. De la protéine et du salé me font du bien. Un verre de coca puis je vide les débris de mes chaussures. Je repars pour attaquer 1000M de D+; direction le pas de la Vache (à plus de 2200m d’altitude). Passé les 1800m d’altitude, le froid se fait sentir. Je ne sors pas encore les vêtements chauds. Mais une fois au sommet, le vent est agressif. Je me pose un instant pour simplement mettre une seconde peau manche longue par dessus mon débardeur de course. Je fais à nouveau 200m et hésite à mettre ma veste imperméable; tellement j’ai froid. On est sur des crêtes. La visibilité est très moyenne. Les bénévoles nous mettent en garde. Finalement, je n’en fais rien. J’ai peur d’avoir trop chaud et je sais qu’on redescend de suite. Je m’en sors plutôt bien; chanceux. Avec du recul, emporter un coupe-vent aurait été une bonne alternative.
Dernier ravitaillement: fatigué mais encore des forces
Le dernier ravito officiel du Lac du Poursollet (K37) est atteint en 7H40. Je suis encore sur la réserve. A nouveau, je prends le temps de bien m’hydrater et m’alimenter; sans exagérer.
Je croise à nouveau Dawa et échange quelques mots avec lui. C’est l’occasion d’une photo souvenir. Je ne suis pas trop groupie mais c’est un modèle de simplicité. Et j’adore ça chez une personne.
Ravito inattendu avant la longue descente finale
Je quitte le ravito et attaque la dernière montée (400m de D+) pour atteindre un plateau de lacs. Je trottine au début puis prends quelques photos. La fin approche. Je mets du rythme tout en sachant que la descente tant redouter arrive. Je dépasse quelques coureurs.
Avant d’entamer la descente sur Rioupéroux, un ravito surprise dans un refuge (Chalets de la barrière). Les bénévoles ont assuré!!! Un peu d’énergie puis c’est reparti. A mon grand étonnement, je réussie à m’engager à une allure sympa. Je continue à doubler. C’est long. C’est usant. J’espère juste que je tiendrais jusqu’à la fin de la descente. Et ça sera le cas. J’arrive sur la route. Et contrairement au Mercantour (où je finis en touriste 😬), je cours dès que c’est roulant. La dernière ligne droite se fera d’ailleurs avec le sourire puisqu’un coureur du challenge semblait préoccupé par mon approche (voulant certainement rester devant moi). Je suis rentré dans son jeu et l’ai taquiné un peu sur les derniers mètres. Il finit devant moi; et je suis content pour lui 😛.
Riouperoux : fin de course à la base vie
J’ai fait cette course en 10H30. Cela m’a permis de mieux me connaitre. J’ai une faim de loup : un bol de pates, saucisse frite, et la saint-yorre. Une douche froide (pas le choix mais cela me va très bien) et c’est la dernière occasion d’échanger ses impressions avec quelques coureurs. Nous sommes nombreux à bien vivre cette course. J’en fait partie. La ville de Grenoble ne m’attire pas vraiment. Mais le terrain de jeu qu’elle offre aux coureurs est génial!!!
Les bénévoles au petit soin, un très bon balisage, un choix varié sur les différents ravitos. Il y a de l’expérience dans l’organisation.
Le seul petit bémol est au sujet des navettes. Il y a peu de solution si pour une raison ou pour une autre, un coureur (n’ayant pas pris l’option lors de l’inscription) se retrouve (à la dernière minute) sans moyen de transport. Ce n’est nullement un reproche car une organisation ne peut assumer toutes les situations. Mais c’est un service qui peut faire la différence lorsqu’on sait que les parcours ne sont pas des boucles 😊. D’autre part (de source sûre), je sais que certains chauffeurs ont ramené chez eux des coureurs ayant abandonné sur l’ultra dès la première nuit. Bravo aux équipes. C’est dans ce genre de détail que nous (coureurs) gardons de bons souvenirs.
J’ai maintenant des repères pour poursuivre l’aventure trail running
Je termine cette saison avec de nouveaux repères. Il est temps de sortir de ma zone de confort. Voilà 3 ans que je m’efforce à essayer de comprendre comment je fonctionne. Les capacités de mon corps à l’adaptation. Une base de départ pour gérer mon hydratation, mon alimentation; les vérités sur le business du matériel, des produits d’aide à l’effort. J’ai une idée bien plus précise. J’ai désormais une base de travail fiable pour explorer ce qui m’intéresse. Je vais essayer d’ouvrir un nouveau chapitre de cette aventure avec moi-même.
Nouveau chapitre pour de nouvelles aventures running
Les fondations sont bientôt terminées. J’ai appris que la patience était le meilleur allier. L’écoute de ses sensations est fondamental. Apprendre à courir avec sa tête, ses bras, le haut du corps. Le « X training » est une piste que je souhaite explorer en 2019 : le vélo, la natation, etc… Car c’est une certitude : cela m’aidera à mieux prévenir les blessures en course à pied. J’espère que mon corps sera prêt à subir ces nouvelles contraintes. J’ai maintenant une bonne idée de ce que je dois mettre en œuvre pour rendre mes compétitions encore plus ludiques; aller me confronter à quelques limites physiques, chronométriques 🙂.
Je vais encore découvrir, apprendre, me casser les dents. Mais les fondamentaux sont bien assimilés. Il y a, et il y aura toujours des amis, des copains pour me le rappeler. Et si je peux sensibiliser quelques coureurs autour de moi, ça sera de bons moments de partage 😉.
Si des coureurs ont fait cette course et ont partagé un bout de chemin avec moi, faites moi signe 😊.
Aux lecteurs, un commentaire d’encouragement (en bas de cette même page) fait toujours plaisir (et permet de rendre l’article plus visible 😬).
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Salut Jo, je viens de découvrir par hasard ton blog en cherchant des infos sur la course médio pied.
Et j’ai été heureux d’apparaitre dans ton résumé, d’autant plus qu’on s’est croisé dans la montée du Semnoz sur la MaxiRace. Ca m’a fait plaisir de te revoir sur un trail.
Ma MaxiRace ne s’est pas passé comme prévu et j’ai fini les 30 dernier kilomètres avec un « essui Glace ».
Du coup je me pose des questions quand à ma foulée et j’envisage sérieusement de lire le livre « light feet running » et de me mettre à la foulée médio-pied.
A bientôt peut être sur une course!
Ciao
Alexis
salut Alexis,
Ce que tu décris ressemble pas mal à ce que je vis sur des courses ‘longues’ avec du D+.
Dans mon cas, il s’agit d’un manque de renfo musculaire. J’essaye de travailler sur ce point : vélo, muscu (je ne suis pas assez sérieux).
D’autre part, je ne peux que t’encourager à travailler ta foulée. La technique est un levier autant efficace que le développement cardio vasculaire.
Au plaisir de te croiser sur d’autres courses. 🙂