Le projet marathon du lac d’Annecy 2018 est l’occasion d’essayer de valider la distance en vibram five fingers (c’est quoi 🙂 ?). Voilà maintenant 3 ans que j’ai commencé cette transition. A force de patience et d’écoute, je sens que le moment est venu pour me lancer sur cette distance emblématique.
Annecy est mon quatrième marathon. L’expérience des marathons précédents m’ont donné des repères suffisants pour affronter à nouveau cette course; enfin en minimaliste.
Ma prépa marathon (venez faire un tour ici 🙂 ) s’est bien passée. Et j’ai hâte de vivre ce week-end en groupe; puisque je m’y rends avec une bonne cinquantaine de coureurs (Domont athlétisme). L’organisation de course récompensera d’ailleurs le club 🙂 .
crédit photo: Alain Racine
Le cadre
L’hébergement se fera dans une auberge de jeunesse sur la route du Semnoz: simple et efficace; une belle vue sur le lac. Nous sommes à une quinzaine de minutes à pied du point de départ de la course.
Il fait chaud depuis quelques jours et cela le restera 🙂 .
Le parcours est un aller-retour sur la partie ouest du lac entre Annecy (au nord) et Doussard (au sud). Quelques faux plats, le parcours reste plutôt roulant (120 D+).
Avant le départ de la course
Réveillé à 06:30, j’ai plutôt bien dormi. Je mange un gâteau sport et une banane. Un imprévu: les selles liquides m’obligent à prendre du smecta….beurkkk. A 7:30, nous nous rendons vers le départ du marathon.
Comme prévu, il fait chaud. Et la chaleur ne me réussit pas. Je sais que je vais affronter cette course avec deux paramètres délicats à gérer: les vff et cette chaleur 🙁 .
En plus des ravitos tous les 5km, l’organisation décide de mettre en place des ravitos d’eau intermédiaires.
Le départ du marathon
Je m’élance avec deux copains. Depuis 2-3 semaines, nous avions prévu une allure sur une base de temps de 3H15; soit 4’35/km. Pour ma part, je savais qu’il y aurait une baisse de régime pour espérer arriver en 3H20-25. La météo n’a pas changé nos plans. J’ai préféré rester sur ma première idée afin de courir à une allure qui me permette de couvrir une distance importante avant que la température soit vraiment compliqué à gérer 🙁 .
Le premier semi se fait en 1H39. Je suis satisfait. Gel, eau, sporténine: tout y passe.
Vers le k20, j’ai déjà laissé filer les 2 copains. L’allure est encore satisfaisante mais je sens que ça commence à être dur.
Rien de particuliers à signaler aux pieds. J’ai quelques fourmillement sur l’avant pied gauche que j’arrive à gérer en prenant soin de mieux poser les orteils. Le travail LFR (light feet running ici) est bien en place depuis quelques courses. Les repères sont bien clairs. J’arrive à mieux identifier ce qui pose problème et j’apporte ainsi quelques modifications sur ma foulée lorsque celle-ci commence à se dégrader.
A l’entrée de Doussard, je prends le temps de boire. Je sais que la boucle fera mal; très exposée au soleil. Le temps est long avant de reprendre la direction vers le nord.
A partir de ce moment, je segmente la course entre chaque ravito.
Retour vers le nord
Je quitte Doussard au k24, je sais que je vais trouver le temps long. Mon allure a chuté depuis le passage du semi. Au k27, je sais que l’allure ne s’améliorera pas. Pourtant tout y passe; surtout la sporténine. Le soleil tape sévère. Je cherche un peu d’ombre; lorsque c’est possible.
Je croise les autres coureurs du club qui sont encore dans la première moitié. Les visages sont fermés mais on s’encourage mutuellement.
Les pieds vont très bien (vff) mais c’est l’énergie que le soleil me prend qui me fait défaut. Le soleil tape sur le crane et le bitume renvoie la chaleur. J’essaye de redonner un peu d’allure en étant actif des bras. Cela ne dure pas longtemps. En fait, cela a pour seul bénéfice de ne pas voir le rythme chuter plus 🙂 .
Je prends le temps de bien m’hydrater à chaque ravito. Je sens un manque d’énergie mais je n’ose prendre de gel (en plus de ceux que j’avais prévu). Je crains que l’estomac me joue des tours.
Sans surprise, les crampes m’obligent à des courts arrêts. Cela me rappelle Paris en 2016; en moins catastrophique quand même 🙂 .
Au k38, les copains spectateurs me donnent une petite bouteille d’eau. Elle me permettra de bien gérer la fin de course. Elle me glisse des mains peu après le k40. Je manque de lucidité et continue ma route. Le dernier kilo est une délivrance. La foule est dense. Je sens que les spectateurs nous portent. Mais je suis comme ailleurs.
Je passe la ligne d’arrivée en 3h34. J’ai besoin d’un peu de temps pour récupérer: les crampes aux jambes me paralysent une bonne minute.
Je rejoins ensuite les copains quelques dizaines de mètres derrière. On échange nos premières impressions. Nombreux sont déçus. Il ne pouvait en être autrement.
Bilan
Je savais que je ne ferai pas un temps à la hauteur de mes espérances sur ce marathon du lac d’Annecy.
Par contre, le test grandeur nature sur ce format de course est validé en vibram five fingers. Et c’est une grande satisfaction.
Ces 3 années à travailler me permettent maintenant d’affirmer que les évidences scientifiques sur le sujet sont justes. Le corps (grâce à une bonne transition) a une capacité d’adaptation incroyable.
Ma pratique du minimalisme, de la course barefoot: c’est avant tout un outil qui permet aux coureurs d’écouter leurs sensations et de mieux connaitre leur corps. Cette approche a le mérite de pouvoir bien anticiper les blessures classiques du running. Le combo (approche minimaliste + light feet running) est très efficace pour cela. Tout artifice (semelles, amorti, genouillères, etc…) est autant de facteurs qui favorise la blessure en course à pied. Pourquoi? Car cela retire aux coureurs ce transfert d’information en temps réel que le corps a besoin pour apporter les adaptations utiles. Je développerai ce sujet lors d’un post dédié.
Loin de moi l’idée de courir exclusivement en minimalisme. Je continue à chausser des chaussures plus classiques sur certaines courses; mais avec des critères pertinents (ici) 😉 .
Je termine ce marathon dans un état relativement correct. Nombreux sont celles et ceux qui ont vécu une grande souffrance. L’expérience des marathons précédents m’ont permis de soigner la gestion (en eau, gels, et sporténine). Le choix des vêtements (très léger avec une casquette) et tous les petits détails qui évitent que cette course bascule dans un scénario catastrophe 🙂 .
Je félicite les coureuses et les coureurs qui ont fini dans des délais plus long: bravo à vous !!!
Pas simple d’attaquer un marathon à une époque de l’année où on sort du froid vers les premières chaleurs. Le corps n’a pas eu cette période d’adaptation nécessaire pour mener au mieux une course dans ces conditions.
Qui a souffert ce week-end? A Annecy ou ailleurs 🙂
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